Jouer-Online Blog

Le monde du jeu en ligne
décembre 3, 2008

Les jeux vidéo le nouveau vice des jeunes

Author: Thierry S. - Categories: Actualité, Point de vue - Tags: , , , , ,

Dans les média c’est de nouveau le grand sujet à la mode : « les jeux vidéos rendent les enfants violents ». Notamment grâce à la campagne du gouvernement français contre les risques des enfants sur Internet. J’hésite toujours à donner mon avis, mais en tant que passionné, j’ai du mal à comprendre toute cette diabolisation.

On peut reprocher l’utilisation de clichés, il reste que je la trouve bien faite. Internet est certes un outils fantastique, dont il faut préserver sa liberté, et qui permet de rapprocher les individus plus rapidement qu’auparavant. Il y a dans nos société des prédateurs. Avec la démocratisation du médium on attire aussi cette partie de nos sociétés. Il faut donc bien prendre conscience des risques et il est du devoir des parents de suivre et d’éduquer leurs enfants à l’utilisation du médium (plus qu’au recours à de soit disant filtres parentaux). J’ai toujours penser que la meilleur façon d’inciter un enfant à faire quelque chose était de lui interdire.

Pour en revenir un peu à ces débats. A l’époque où je sirotais mon Nesquik devant Ken le survivant, les mêmes débats existaient à propos de ces émissions de télé. Puis se furent au tour des mangas, que l’on a décrié comme étant tous ultra-violent et sans intérêt… Je suis toujours sceptique, et à mon avis les excès/dérives/carnages proviennent surtout de problèmes sous-jacent plus complexes (fragilité psychologique, relations sociales catastrophiques, contextes familiaux complexes…).

Via kookyoo.net, et son point de vue sur la dépendance aux jeux vidéo, j’ai pris connaissance d’un rapport de la clinique Smith & Jones d’Amsterdam. Après avoir ouvert il y a deux ans un centre de traitement de la dépendance aux jeux vidéo, en voici la conclusion :

Selon Bakker, 90% des personnes dépendantes aux jeux vidéo qui ont séjourné dans sa clinique ne sont pas à proprement parler dépendants, mais victimes de problèmes sociaux qu’en meilleur encadrement des familles et éducateurs aurait pu prévenir.
Les 10% restants montrent quant à eux des prédispositions à la dépendance, envers la drogue ou l’alcool.

Pour une analyse plus poussé sur le sujet, je vous recommande la lecture de ces 2 articles du blog jeux vidéo de Fluctuat.net:

Maintenant un autre débat, un peu en annexe de celui-ci qui pointent son nez, autour des méthodes marketing de Dofus. Depuis sa création, en septembre 2004, le jeu vidéo Dofus, édité par la société Ankama Games, rencontre un véritable succès. A ce jour, plus de 10 millions de personnes se sont laissées tenter par ce jeu en ligne. Une immense réussite qui a déjà conduit la société à commercialiser des produits dérivés comme des mangas et des figurines. Dofus est pour rappel un MMORPG.

L’article pointe du doigt le fait, qu’Ankama se joue du contrôle parentale classique puisque l’enfant peut : télécharger le jeu gratuitement et payer son abonnement hebdomadaire via Allopass avec son téléphone portable. On accuse Ankama de ne pas mettre des moyens de recours pour que les parents se fassent rembourser. Question débile, vous demanderiez vous à votre buraliste de vous rembourser les clopes qu’aurait acheté votre progéniture dans votre dos ?

Je trouve ces propos plein d’inepties. La solution est simple : compte bloqué, on regarde la facture tous les mois avec son gosse et s’il achète un truc, il vous rembourse. Gérer un budget, ça s’apprend. Et si l’enfant a envie de jouer à Dofus qui est un jeu véritablement kidsafe et de très bonne qualité pourquoi pas, s’il préfère dépenser une partie de son argent de poche comme cela.

De toute manière on ne peut pas reprocher à Dofus d’essayer de profiter du marché du divertissement des enfants. Ils ont mis en place des moyens utilisables par les enfants, qui sont bien souvent plus à l’aise que leurs parents sur le web.

Cette obscurantisme et cette complaisance dans l’ignorance me fatigue, peut-être que je suis un digital addict ? 😉

novembre 12, 2008

Les jeux en ligne vont tuer les consoles

Author: Thierry S. - Categories: Actualité, Entreprise - Tags: , , ,

“Consoles are facing competition and extinction”

Le site de digital marketing ClickZ affirme que le jeu vidéo console est en voie d’extinction à cause de la montée en puissance du casual gaming en ligne.

Selon Kevin Carney, cette importante mutation du marché s’explique en 6 points.

Des cycles de 5 années

Tous les vétérans le savent bien. Tous les 5 ans on a le droit à un évolution technologique majeure. Vous vous reppellez sans doute du passage des consoles de 8 à 16bits, de 16 à 32, de 32 à 64bits.. 😉 C’est un cycle piloté par l’innovation et applaudit autant par l’industrie que par les joueurs.  Historiquement, les consoles nouvelles générations sont rapidement intégrées par le marché.  Mais aujourd’hui les choses ont changé, elles doivent en plus de faire face à leur propre concurrence, faire face à à une diminution de la demande.

La seule véritable innovation, plébicitée par les joueurs ces dernières années, ne viennent pas de la PS3, ni de la Xbox 360, mais bien de la Wii et de ses nouvelles capacités de gameplay. Hormis ce contrôleur, aucune innovation n’a été apportée par le dernier cycle, hormis un rendu graphique améliorée. Ce qui n’est pas l’attente principale des joueurs.

Gros budgets, peu d’intérêt

L’essence même du gaming, c’est l’expérience de jeu qu’il délivre. Malheureusement, cet attrait a été oublié au profit de la montée en puissance des machines. Les consoles offrent des rendus physique et graphique toujours plus réaliste. Celà introduit un chisme où la réalité exarcerbée nuit à la fantaisie. Une expérience de jeu peut, et doit certainement, perdre des joueurs lorsqu’elle devient trop réelle. Les mécaniques plaisantes  s’éclipsent au profit du réalisme pour le réalisme. Tout ces effets ne sont pas la valeur ajoutée et ne sont pas les clefs du succès. Sinon comment expliquer le tabac que fait un World of Goo ? La qualité du gameplay, le scénario, l’imagination, l’esthétique et le fun sont les véritables métriques de qualité d’un jeu.

Le comportement des consommateurs

Les consommateurs ont évolué. Ils délaissent leur salon, leurs grands écrans et leurs consoles au profit d’une plateforme plus connectée. Les consoles ont du mal à suivre cette évolution. Malgrès les modes online qu’elles proposent, les interactions sociales et de partages sont trop cloisonnées (le système de code ami de Nintendo est une horreur). Ils sont devant leur ordinateurs, jouent à des jeux en ligne, explorent des mondes virtuels. Internet leur fournit tout ce qu’ils ont besoin, pourquoi devraient ils changer de pièce et allumer un autre appareil ?

Evolution du jeu en ligne

Pendant que les consoles deviennent de plus en plus sophisitiquées et que la majeure partie de l’audience gravite autour de l’expérience en ligne, le casual gaming en ligne sur PC remplace peu à peu les consoles. Le casual gaming a évolué et propose souvent des produits avec une expérience utilisateur riche et robuste. Grâce aux technologies, comme Adobe Flash, les développeurs disposent d’une base technologique pour diffuser massivement sur Internet leur création. Tout un écosystème s’est créé autour de ce marché, des communautés entières se sont bâties et, autre point crucial, c’est souvent gratuit.

Brièveté

Les joueurs adorent le côté « on deman » du jeu en ligne. Ils peuvent ainsi s’octroyer des temps de jeu court et rapide. Et quand ils veulent passer plus de temps, l’offre généreuse en ligne leur permet de s’immerger dans des scénario plus longs.  Les consommateurs adorent pouvoir zapper, choisir, bref devenir les maîtres du jeu 🙂

Advertising: comment vivre ?

Voici la beauté de cette transition: les annonceurs sont les principaux moteurs. Les jeux en ligne sont généralement financés par des recettes publicitaires. Ils sont les leviers marketing qui soutiennent une meilleure qualité d’expérience pour les consommateurs. Ils offrent un public ciblés et les auteurs cherchent à innover pour satisfaire les consommateurs. En outre, cette transition a été en incubation pendant plus de 10 ans. Les jeux en ligne ont eu le temps de mettre au point leurs techniques de la publicité et d’analyse.

Là où les consoles essaient de vendre des publicité « in-game », les jeux en ligne fort de leur expérience ont déployé tout un tas de technique de monétisation autour du jeu: pub avant le jeu, pendant les pauses et entre les parties.  La publicité dans les jeux en ligne est acceptée car elle est intégrée sans nuire à l’expérience de jeu et fait partie d’une sorte d’accord avec le consommateur (de la pub contre la gratuité). Alors que pour les jeux consoles cette intrusion serait beaucoup plus mal vu.

Pour ma part.

Eh bien, je dirais que le casual gaming a véritablement tout pour plaire. Mais il n’est pas non plus une fin en soit. Car la baisse des revenus publicitaires est une réalité et il faudra bien voir comme celà va évoluer. Les consoles restent des investissements sûrs et se portent plutôt bien. Reste à voir si elles vont savoir s’adapter et proposer de réelles innovations. L’analyse de  Kevin Carney est certes pertinente, mais je crois qu’un mix astucieux verra le jour entre console et casual gaming.

Ce mix est déjà entrain de naître: avec son navigateur intégré la Wii aurait tout intérêt à intégrer un player flash complet. Les système à la wiiwares devraient à mon sens tenter l’expérience de la gratuité financé par la publicité. Il y a un potentiel de transformation possible, reste à définir des stratégies de ROI. Car bien des freins liés à l’équipement en terme de navigation Internet restent à lever (sécurité, utilisabilité…)

Au final ce sont les joueurs qui choisiront leur plateforme de jeux et ils n’ont vraiment pas fini de nous étonner.